Questions/réponses avec Dorothée, créatrice de doudous

Il y a quelques temps, nous vous avons présenté “le poulpe”, notre premier modèle de doudou à coudre. C’est Dorothée, @dotydoz qui a imaginé et patronné la bête ! Dans cette interview, elle nous dévoile son processus de création et ses astuces, et partage avec nous des images de ses peluches.
N’hésitez pas à aller au bout de cette conversation : une surprise se cache en bas de page… Bonne lecture !
Le dessin réalisé à l’occasion de la sortie
du patron du doudou Poulpe
Cornelia dixit – À quel moment as-tu commencé à coudre des doudous ? Qu’est-ce qui t’en a donné l’envie ?
Dorothée – J’aime depuis toujours les peluches, j’en achetais même avec mon argent de poche ! La douceur exerçait sur moi une attirance forte. Ma mère m’avait appris les rudiments de la couture, mais avant même cela, j’ai cousu mon premier doudou… et des vêtements pour mes peluches ! Rétrospectivement, le résultat me fait sourire
Le tout premier doudou de Dorothée – Crédit photo : Dorothée
J’ai vraiment commencé à coudre des doudous à la fin de mes études supérieures. En préparant des concours, je disais en blaguant : “tant pis si je les rate, je deviendrai fabricante de nounours”. Mais finalement, j’ai fait les deux ! L’activité manuelle est très complémentaire de mon activité professionnelle, plus cérébrale, et fabriquer des nounours me détend. Pouvoir faire plaisir en offrant des cadeaux personnalisés et uniques est aussi une motivation forte !
Cornelia dixit – La couture et la création de patrons sont deux activités qui ne demandent pas tout à fait les mêmes compétences. T’es-tu tout de suite mise à créer tes propres modèles ? 
Dorothée – Oui, très rapidement. J’ai fabriqué une ou deux peluches sur la base de patrons mais j’ai très vite commencé à m’en inspirer plus qu’à les suivre à la lettre, et finalement à créer les miens de toutes pièces. Pour moi, le processus créatif est un tout, et la nouveauté est un défi stimulant. Je n’ai fait la plupart de mes peluches qu’en un ou deux exemplaires.
Cornelia dixit – Peux-tu nous raconter le processus de création d’un doudou, de l’idée à la réalisation ?
Chaque doudou a son histoire ! Par exemple, certains m’ont été réclamés par mon fils : “Maman, dans l’histoire, il y a un renard et un raton-laveur… moi j’ai un renard en peluche mais pas de raton-laveur, tu pourrais en faire un ?” D’autres sont une inspiration née d’un tissu ; ce fut le cas du poulpe, que j’ai d’abord conçu pour faire une blague à ma soeur, qui s’attendait à ce que je lui fabrique un petit lapin en peluche alors que les rosettes du tissu me faisaient penser aux ventouses d’un poulpe !
Le premier poulpe, prénommé Octave – Crédit photo : Dorothée
Une fois que j’ai l’idée, il arrive que je mette longtemps à “accoucher” du bon patron, ou au contraire que je voie assez rapidement comment concrétiser mon projet. Il m’arrive de regarder un peu des peluches du commerce pour prendre des idées. Je n’ai aucune formation technique, je fonctionne à l’intuition. Une fois que j’ai dessiné mes pièces de patron, je les coupe avec une marge de couture plus grande que nécessaire, pour permettre des ajustements lors du montage de la peluche. Je suis un peu flemmarde, je faisais des prototypes pour mes premières peluches mais j’ai laissé tomber… Ma méthode permet d’arriver plus rapidement au résultat final, mais ne permet que des ajustements “à la marge” (littéralement !). J’essaie de noter scrupuleusement ces ajustements sur les pièces de patron, mais je ne les redessine pas toujours dans la foulée, ce qui fait que les pièces annotées ne sont compréhensibles que par moi !
Le choix des yeux, la broderie du visage ou de la bouche, sont des étapes importantes car elles vont contribuer à donner sa personnalité au doudou. Si j’utilise une broderie, l’étape de création et de réalisation du modèle de broderie s’ajoute.
Ma touche finale, c’est l’ajout d’un cœur dans chaque peluche au moment de la rembourrer : cela ne change rien à l’extérieur, mais cela matérialise l’amour que je mets dans mes créations.
Un “Lapours” en construction, avec son coeur – Crédit photo : Dorothée
Cornelia dixit – Quelles sont tes réalisations préférées ?
Dorothée – J’ai un faible pour le canard colvert ! Je l’ai fait pour un collègue qui m’avait demandé : “quand tu dis que tu couds des peluches, ça veut dire que, par exemple, tu assembles deux silhouettes de canard avant de les rembourrer ?” J’ai donc mis un point d’honneur à soigner tout particulièrement les détails – non, je ne me contente pas d’assembler deux bouts de tissu ! 
Le canard colvert – Crédit photo : Dorothée
J’aime aussi beaucoup le perroquet ara, qui fait un très chouette mobile pour enfants, mais qui peut aussi décorer une pièce – mon atelier, en ce moment.
Le perroquet ara – Crédit photo : Dorothée
Mon poulpe impressionne souvent, mais à la longue, je me lasse de coudre toujours le même – beaucoup d’amis m’en ont réclamé un après avoir vu celui de mon fils, je n’accepte maintenant que si j’ai le choix des couleurs. Les yeux (modèle et positionnement) peuvent aussi changer complètement la personnalité du poulpe ! 
Un poulpe aux yeux expressifs – Crédit photo : Dorothée
En revanche, je ne me lasse pas de coudre les doudous lapins, en introduisant au fil de l’eau de petites variations, et en m’assurant de faire des modèles uniques (sauf lorsque les parents du bébé me réclament un jumeau !).
Enfin, je dois signaler le Lapours : il est un peu spécial, car c’est un patron que j’ai élaboré sur la base d’une peluche chérie que j’avais depuis des années, après que le fabricant m’a indiqué avoir cessé de produire ce modèle. Depuis, je l’ai amélioré (ajoutant une doublure à la capuche, notamment !) et décliné de différentes façons, toujours pour des cadeaux.
Un lapours et sa tenue coccinelle – Crédit photo : Dorothée
Cornelia dixit – Quels sont tes tissus et fournitures favoris ? Où les trouves-tu ?
Dorothée – J’utilise beaucoup de tissu minky pour sa douceur. J’aime particulièrement ceux de la marque américaine Shannon mais il est difficile de les trouver en France. J’en achète donc en général à des vendeurs britanniques (par exemple : Plush Addict,  BloomingFabricShop sur Etsy, etc. ; c’est un bon compromis entre le choix et la distance). On en trouve parfois dans les magasins de tissus (type Reine ou Marché Saint Pierre), même si le choix est souvent limité en termes de couleurs ou de textures. 
J’aimerais trouver des tissus en matières plus nobles mais qui soient aussi doux. Je cherche encore… vos abonnés auront peut-être des idées à me souffler !
En complément, selon les modèles de doudou, j’utilise en général du coton – les petits coupons pour patchwork ou les chutes d’un autre projet de couture font en général très bien l’affaire !
Cornelia dixit – Quelles sont tes astuces pour réussir la couture de doudous ?
Commencer par un projet simple, bien épingler si on utilise du tissu “poilu” (qui glisse en général, dans le sens inverse des poils), et surtout faire des peluches pour se faire plaisir et pour faire plaisir à ceux qui les recevront, sans se mettre la pression quant au résultat. Il a les yeux un peu décalés ? Ce n’est pas grave : “c’est ce qui fait son charme, un charme différent, c’est ce qui fait son charme et c’est bien plus marrant !” (Ray Ventura… mes références musicales sont un peu datées !)
Merci à Dorothée d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ! Si vous avez envie de vous lancer dans la couture de doudous, nous vous offrons une réduction sur notre patron de Poulpe jusqu’au 9 mai 2021 avec le code DOUDOU !

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